Un sale boulot – Christopher Moore

Je vous en parlais dans mon Top Ten Tuesday sur les livres dont la couverture m’a faite craquer. Celui là je ne l’ai acheté que pour sa couverture et j’ai mis des lustres à le lire. Sauf que dés que j’ai mis le nez dedans, j’ai compris que ce ne serait pas l’unique roman de Moore que je lirai… 🙂

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Charlie Asher est ce qu’on appelle un mâle béta. Il ne brille pas par son intelligence, a un physique quelconque et vit sa vie sans dévier du chemin tracé pour lui.
Il est propriétaire d’un petit immeuble à San Francisco, légué par son père, et a repris la boutique paternelle d’objets d’occasion, située au rez de chaussée.
Mais bon le train train quotidien, c’était jusqu’à ce que sa femme Rachel accouche de leur petite Sophie et meurt au moment où Charlie surprend un homme noir, de plus de deux mètres et habillé en vert pastel dans la chambre d’hôpital de sa femme.
A partir de là, il va non seulement devoir élever seul sa fille, la protéger des personnages rocambolesques qui forment son entourage, mais en plus exercer un nouveau métier en parallèle du sien… « Marchand de mort »… Charlie est recruté pour jouer le rôle de la Mort et ça ne l’enchante pas plus que ça… Pas plus d’ailleurs que de devoir se protéger de créatures étranges qui peuplent les égouts de la ville et qui ne pensent qu’à bouffer Sophie et à envahir la planète…
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La galerie de personnages

Parce que je pourrai me contenter de vous dire que les personnages sont tous plus fêlés les uns que les autres, ce ne serait pas suffisant pour que vous compreniez l’ampleur des dégâts…

Charlie Asher
Trentenaire et antihéros de ce roman, c’est ce que l’on pourrait appeler une « couille molle ». Hypocondriaque, trouillard et pantouflard, on ne pouvait pas tomber si mal pour sa nouvelle vocation. Oui mais voilà il n’a pas le choix et il va bien falloir qu’il prenne du poil de la bête.
Un personnage au départ un peu agaçant parce qu’on est habitué à ses super héros à qui rien ne résiste, mais voilà Charlie n’est pas un mâle alpha et plus les années passent (oui le roman se déroulent sur plusieurs années), plus le personnage devient attachant. Par contre, il est drôle de la première à la dernière page ! 😀

Sa famille : Sophie et Jane
Sophie grandit au fur et à mesure des aventures de son pauvre père. C’est une enfant espiègle, intelligente, et qui nourrit une drôle de relation avec ses animaux de compagnie et notamment Mohamed et Alvin… (love them ! mais je préfère ne pas vous en dire plus pour préserver la surprise !)
Jane, est la sœur de Charlie. Elle est gay, fan de yoga (et de ses profs de yoga !), passe son temps à piquer les costumes italiens de son frère et tente à tout prix de lui redonner goût à la vie (ou plutôt à être moins névrosé !) en allant par exemple aux putes… lol

Ses employés : Lily et Ray
Lily (rien à voir avec MA Lily, hein !) est une ado gothique qui travaille à mi-temps dans la boutique de Charlie. Elle est cynique, sans scrupules et a un sens du devoir pour le moins personnel… Elle est au courant du « second emploi » de Charlie et le jalouse profondément pour cela, mais n’hésite pas à lui donner un coup de main quand elle le peut !
Ray Bradbury (hommage ou coïncidence ? Je n’avais fait jamais le rapprochement, mais l’actualité me fait faire le lien…) est le second employé de Charlie. Il vit également dans l’immeuble et pour cet ancien flic accro aux sites de rencontres cochonnes avec des filles exotiques, sa rencontre avec Charlie a été une aubaine. Il lui doit beaucoup de choses, mais ça ne l’empêche pas de se méfier de son patron et de ses activités des plus suspectes (et entre autre de le soupçonner d’être un tueur en série…).

Ses locataires : Mmes Ling et Korjev
Deux de mes personnages préférés ! 😀 Elles vivent également dans l’immeuble, sont complètement siphonnées et servent régulièrement de nounous à Sophie… Je les adôôôre !

Ses collèges
Je ne veux pas en dire trop sur ces personnages que l’on découvre au cours du roman et qui sont tout aussi loufoques les uns que les autres. Néanmoins, on est loin de l’image de la mort comme personnage solitaire avec une faux et pas de visage. Ici la mort à plusieurs visages, est incarnée par plusieurs personnes et ils sont tous aussi originaux (et fêlés) ! 😀

Les Morrigans et les autres Souterriens
Bon là on passe du côté obscur de la force… Je ne veux pas trop vous en dire non plus, mais c’est vrai que ce sont à la fois des personnages inquiétants (Moore arrive par delà l’humour à donner une dimension angoissante à certains passages de son roman) et atrocement bêtes… Par contre la menace est bien présente et « Pied Tendre » comme est appelé Charlie par les Morrigans, va avoir du fil à retordre…

Bien sûr il y a tout un tas d’autres personnages : un crocodile en costard, un clochard qui se prend pour l’Empereur de San Francisco, un inspecteur de police barge, une femme aux étranges yeux bleus, tout un tas de personnes âgées, un écureuil en tutu rose, une prostipute… Oui, il est très difficile de s’ennuyer en lisant ce roman ! 😀

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J’ai aimé, mais vous le saviez déjà

Le seul inconvénient qui n’en est pas un, c’est qu’il vaut mieux ne pas laisser lire ce roman à de jeunes enfants, je ne suis pas sûre que ça ait une véritable portée pédagogique… lol

Quels sont donc les points qui font que vous vous devez de lire ce roman :

* l’humour !!! vous l’avez compris, tout est en décalage dans ce roman, les personnages sont tous plus drôles les uns que les autres, chacun dans un registre d’humour différent. On ne s’ennuie jamais en lisant ce livre et il vaut mieux s’assurer être dans un endroit où l’on peut se permettre d’éclater de rire !

* l’histoire en elle même ! ben oui parce que c’est bien d’avoir des personnages hauts en couleurs, de mettre de l’humour à toutes les pages, mais s’il n’y a pas de fil conducteur ce n’est pas la peine. Et là c’est loin d’être le cas. On ne lit pas que pour se divertir, mais aussi pour découvrir avec avidité le déroulement des péripéties !!!

* le style d’écriture. Alors oui c’est très argotique, mais je ne sais pas trop comment exprimer mon impression qu’il s’agit tout de même d’un grand travail d’écriture. Si Moore utilise des grossièretés, des mots familiers et des expressions un peu particulières, ça n’empêche pas qu’il n’écrit pas comme on parle et qu’il y a un véritable style « Moore », un véritable travail d’écriture qui va dans le même sens irrévérencieux que les personnages et les situations qu’il imagine.

* c’est différent !!! Ce que j’aime dans un auteur comme Romain Sardou par exemple, ou encore dans Bernard Werber, c’est qu’il est difficile de trouver des romans qui leur ressemblent ! Moore c’est pareil. Je n’avais jamais lu de romans dans ce style là et ça n’est pas tous les jours qu’on croise un ouvrage aussi original, travaillé, déjanté, et addictif !

* ça se lit tout seul. Oui le roman est un beau pavé de 400 pages, mais ça se dévore en un rien de temps. Pas le temps de dire ouf que c’est déjà fini et qu’on en veut encore ! 😀

* la fin… parce qu’encore une fois Moore nous surprend là où on ne s’y attendait pas ! Et puis un roman qui se termine avec pour avant dernière phrase « Peut être, mais ta bite en fait 25« , ce n’est quand même pas courant ! ptdrr

* le découpage aussi du roman. On a plein de chapitres de taille moyenne et qui sont eux même regroupés en 3 parties. Et puis en plus les noms des chapitres donnent bien le ton de ce qu’ils annoncent : « Un tramway nommé embrouille », « L’appel du cul », « Requiem pour une prostipute », ou encore « Ta mère elle est tellement morte que… »

* les recherches faites sur l’approche de la mort dans les différentes religions et notamment la religion bouddhiste. Non Moore ne raconte pas tout ce qui lui passe par la tête, mais a bien fait un gros travail de recherches en amont de la rédaction de son roman.

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Et donc ?

Bizarrement quand j’ai eu terminé ce roman (il y a trois ans maintenant…), j’ai eu envie de tout de suite lire autre chose du romancier et ça ne s’est pas fait. J’ai « Les Dents de l’Amour » qui traîne dans ma pàl et c’est justement en vue de sa lecture que j’ai relu récemment « Un Sale Boulot« . Du coup, mon été va être placé sous le signe de Christopher Moore et il n’est pas impossible que vous en entendiez reparler par ici, bien vite… 🙂

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9 Commentaires le “Un sale boulot – Christopher Moore”

  1. 9 juin 2012 à 6 h 58 min #

    Je crois que ce livre pourrait vraiment me plaire!! Je ne connaissais pas du tout ni de nom, ni de visu!!

    • tequiladrenaline
      9 juin 2012 à 14 h 03 min #

      Ah ben si tu le lis tu me diras ce que tu en penses!!!!

  2. 7 juin 2012 à 12 h 45 min #

    Je like c moore sur fb et il a publié qq phrases sur la mort de Ray Bradbury. C’est lui qui lui a donné envie d’écrire. C’est donc logique qu’il y ait un perso qui porte son nom! Je ne l’ai pas lu celui ci et je ne crois pas l’avoir dans ma pàl. J’ai lu l’agneau et j’ai le sot de l’ange. Je kiffe aussi ses couvertures trop pouffy!! Par contre comment t’arrives a te souvenir d’autant de choses sur un truc que t’as lu ya 3 ans??? Moi je suis deja incapable de ressortir autant de details sur le dernier bouquin lu, alors si ca date… Trop forte ma teptiquiqui ! Bisouffes

    • tequiladrenaline
      7 juin 2012 à 14 h 23 min #

      Ben premièrement je l’ai relu le mois dernier (ça aide) et deuxièmement je me suis largement inspirée de mon avis Ciao que j’avais fait à l’époque ! (bon ok j’ai fait un copié collé… lol) Et merci pour l’info sur Bradbury, je like aussi, mais j’ai pas vu passer le commentaire. (par contre je suis tombée sur Bernard Werber hier soir sur France 24 qui parlait de Bradbury !!!)

  3. Delphine
    7 juin 2012 à 9 h 41 min #

    Je l’ai pas lu celui et je crois d’ailleurs qu’en te lisant je découvre l’auteur en fait !! Bisous.

    • tequiladrenaline
      7 juin 2012 à 9 h 54 min #

      C’est spécial, mais vraiment drôle !!!

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