Je la veux et je l’aurai – America Romain Sardou (1)

Il faut savoir une chose, l’un de mes romanciers préférés est Romain Sardou. Il y a un bail maintenant, j’étais tombée par hasard sur un conte de Noël écrit par lui, sans même savoir qu’il était « fils de ». Depuis je guette avec avidité les sorties de chacun de ses romans et il est l’un des rares auteurs pour lequel je peux faire une danse de la joie à l’annonce d’un nouveau roman !

Ce que j’aime particulièrement chez Romain Sardou, c’est sa capacité à faire des romans accessibles et passionnants dans des genres complètement différents (contes de Noël, thriller, polars médiévaux, science fiction, épistolaire…). Rien que dans parler, il y a 90% de sa bibliographie que j’ai envie de relire ! 😀

Le roman dont il est question aujourd’hui, est sorti en 2010 et je l’avais lu début 2011. Le tome 2, La Main Rouge, devait sortir en mai de la même année et je m’étais dit qu’il valait mieux mettre le moins possible de temps entre les deux tomes pour éviter toute frustration… Sauf que l’attente a été terrible car ce fameux tome n’est sorti qu’à l’automne 2012 après de nombreuses dates annoncées et sans cesse repoussées. Je l’ai acheté immédiatement, mais j’attendais de relire le premier pour me lancer dans la lecture du second. Même si l’auteur lui-même dit que les deux peuvent tout à fait se lire indépendamment l’un de l’autre, j’ai pris un tel plaisir à le relire que je ne regrette aucunement !

America * La Treizière Colonie – Romain Sardou

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Bon déjà le résumé de la 4ème de couv est vraiment pourri et a été rédigé par un stagiaire qui n’a pas lu le bouquin… ou en diagonale ! Je ne comprends pas que l’auteur puisse tolérer ça ! Même si ça donne quand même envie et que ça ne dévoile pas d’éléments importants de l’histoire, quand même, je trouve ça dommage !

1691, Harry et Lily Bateman sont deux jeunes Irlandais fraîchement mariés (de force), catholiques persécutés ils sont envoyés en Amérique pour échapper aux Anglais. Ils arrivent sur un territoire vierge où tout reste à faire et où ils vont faire prospérer leurs affaires en même temps que leur amour.

En parallèle, à Londres, Augustus Muir est le gendre allemand d’une riche famille de marchands brittaniques. Méprisé par son beau-père et même par son épouse, il va manoeuvrer pour récolter la fortune et les honneurs et cela à n’importe quel prix.

Les Bateman et les Muir n’étaient pas fait pour se rencontrer et pourtant. Leurs destins sont étroitement liés et chacune des générations va se vouer une haine infinie, sur fond historique de la colonisation de l’Amérique.

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Bates vs Muir

Lorsque j’ai lu le roman pour la première fois, je me suis demandé depuis quand je n’avais pas été aussi passionnée et bouleversée par un roman. Et je crois qu’aucun n’est venu égaler depuis cette capacité à susciter autant d’émotions.  J’ai pleuré (à plusieurs reprises) et pas que de tristesse à la suite du décès d’un personnage, mais aussi au moment d’une révélation heureuse de l’histoire. Et alors que je savais que tel ou tel allait mourir, qu’il y a allait avoir des révélations, les émotions ont été tout autant au rendez vous à la relecture.

Je ne sais plus combien de temps j’avais mis à le lire la première fois, mais mon repos forcé m’a permis de le relire en 2 jours !
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J’ai aimé les personnages, jamais complètement trop gentils ou trop méchants. Evidemment, on choisit son camp, mais tous ont leurs faiblesses et leurs bons côtés (enfin peut être pas tous…). Et puis il y a plusieurs histoires en parallèle, sur les deux continents, ce qui fait qu’on ne s’enlise pas et on n’a absolument pas le temps de s’ennuyer. J’ai d’ailleurs tellement aimé le roman que j’en suis arrivée à regretter que Sardou ne développe pas plus certains passages… mais bon je suis un peu grave !
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J’ai aimé la dimension historique. D’abord parce que j’aime bien les romans historiques qui permettent d’apprendre sans s’ennuyer. Ensuite parce que c’est vraiment une partie de l’histoire que je ne connais pas mais que je trouve très intéressante. En plus, quand on voit l’énorme liste de références bibliographiques de l’auteur à la fin du roman, on se dit que niveau documentation il n’y est pas allé avec le dos de la cuiller et que du coup ce qu’on a lu ne vient pas nécessairement de son imagination débordante. Et moi j’aime bien savoir si ce que j’ai lu est de la pure fiction ou pas.
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J’ai aimé le style de Romain Sardou, mais ça, ça n’est pas nouveau. Son écriture est fluide, impeccable et agréable. On sent jusque dans le vocabulaire employé qu’il s’est documenté pour écrire son roman. Et puis il arrive à dépeindre un univers dans lequel on plonge tête baissée, à créer des personnages auxquels on s’identifie alors qu’on n’a aucun point commun avec eux. Il nous connecte tellement bien avec l’histoire que je me suis retrouvée émue aux larmes (en plein petit déj, je vous laisse imaginer la scène) avec l’envie d’applaudir de joie… Une telle émotion que je n’avais pas ressentie depuis vraiment longtemps à la lecture d’un roman.

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Ce qui est génial avec ce livre c’est qu’on a la part d’historique, la romance avec de belles histoires d’amour, le côté saga familiale avec tous les secrets et les haines séculaires que ça engage et beaucoup d’aventures ! Après tout l’un des personnages centraux devient un pirate ! 😀

Mention spéciale au passage à la Fleet, la prison londonienne pour endettés. Un genre carcéral que je ne connaissais pas et qui m’avait déjà beaucoup marquée à la première lecture.

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Je suis en train d’attaquer La Main Rouge, le second tome et je me régale tout autant. Si j’ai dévoré la relecture du premier je savoure celui ci. Parce que Romain Sardou est un perfectionniste et qu’il n’est pas du genre à écrire pour produire un roman annuel. Avec lui on peut se retrouver avec plusieurs romans sur une même année, puis plus rien ! America est censé être une trilogie et je croise vraiment les doigts pour qu’il y ait un troisième tome tant j’aime l’histoire qu’il y raconte. Et en même temps, j’ai déjà hâte de savoir quel sera le prochain univers dans lequel il nous emmènera ! 😀

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Bref, un roman que je vous suggère vivement de lire (surtout que ce premier tome est sorti depuis belle lurette en poche) et surtout un auteur qu’il vous faut découvrir si ce n’est pas encore fait. Et puis bien sûr on se retrouve très vite (bon certainement à mon retour de vacances) pour parler du second tome !

Je vous bisouille !

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