Touch Darkness … – True Detective (1)

(à noter que comme tous les articles qui concernent une première ou une unique saison, celui ci est spoilerfree !… )

True Detective – Saison 1

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Rust Cohle et Martin Hart sont deux anciens flics qui sont auditionnés tous les deux séparément pour revenir sur une enquête pour laquelle ils avaient été partenaires il y a de cela 17 ans. Les deux hommes ont beaucoup changés depuis et l’on va petit à petit faire leur connaissance tout en découvrant le monstre qu’ils ont traqués pendant si longtemps.

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… and Darkness touches you back

Voilà donc la série qui aura le plus fait parler d’elle en ce début d’année 2014, mais également une des séries qui aura le plus crée le buzz de l’histoire des séries ! Pour que vous situiez c’est la série HBO qui aura fait la meilleure première saison depuis Six Feet Under… Pour rappel HBO c’est The Wire, Rome, True Blood, Game of Thrones, Boardwalk Empire ou encore la très plébiscitée Girls… C’est dire si la série a cartonné !

Il faut dire que la série bénéficie de deux têtes d’affiches tous deux issus du grand écran qui ont forcément attiré un grand nombre de télespectateurs pas nécessairement séries addicts. Et c’est d’ailleurs bien la présence de Woody Harrelson et Matthew McConaughey dans les rôles principaux qui m’ont fait regarder le pilot. Pour tout vous dire, je suis fan de Woody Harrelson. J’adore ce gars, quel que soit le rôle qu’il joue il est génial et il nous l’aura bien prouvé encore une fois avec True Detective ! Mais évidemment, celui dont on aura le plus parlé pendant la diffusion de la série, qui m’aura personnellement le plus bluffée dés les premières secondes du pilot et qui, il n’y a pas de hasard, aura eu l’Oscar du meilleur acteur pendant la diffusion de la série, c’est bien McConaughey ! Non mais quelle transformation ! Celui que j’appréciais comme acteur principalement pour son physique est juste incroyable dans la série. Que ce soit dans sa version de 1995 de flic tenace mais mal dans sa peau ou dans la version 17 ans plus tard… On arrive à reconnaître le Harrelson des différentes époques, mais avouons quand même que ça se joue principalement à la densité du postiche. Pour McConaughey c’est tout autre chose. La qualité du jeu est rare et est clairement à mes yeux l’un des intérêts majeurs de la série.

Parce qu’il faut quand même le reconnaître, l’histoire est somme toute banale… Ok Ok Ok ne me tapez pas, ne jetez pas des pierres sur votre écran, je m’explique. On a affaire à un meurtre mais l’on sait pertinemment qu’avant le dernier épisode on ne saura pas qui est véritablement le meurtrier (remarquez ça pourrait être fun un jour de nous le faire à l’envers en commençant par la révélation!). L’histoire en elle même est somme toute assez classique. Pas inintéressante évidemment sinon je n’aurai pas tenu 8h, mais disons que le fond est de qualité sans être révolutionnaire, ce qui en soit me va déjà plutôt pas mal. Alors oui on veut savoir qui se cache derrière ce complot, oui on nous laisse des indices et oui à la fin on se prend une jolie claque quand on découvre qui est le Yellow King, mais on n’a pas non plus de twist de malade.

Mais la véritable qualité de True Detective et ce qui mérite le plus qu’on parle de cette série avec autant de superlatifs, c’est sa forme. Que ce soit dans le jeu des acteurs, dans le travail de réalisation, dans l’esthétique glauque, dans ces décors gris et moite de la Louisiane, dans la bande originale qui porte le tout (soit dit en passant je suis une très grande fan du générique que ce soit pour la musique ou pour les graphismes)… Une esthétique que l’on retrouve également dans l’écriture des dialogues. Toute cette attention particulière fait de la série un objet captivant, complètement hypnotique et limite obsédant. Je crois que je ne me suis pas encore remise du plan de séquence de la fin du quatrième épisode qui est juste un bijou de réalisation (et d’ailleurs je pense qu’avec les 7 et 8, le 4 est mon favori).

Mais pour en revenir à ma remarque qui va me valoir des commentaires haineux, personnellement je m’en foutais un peu du Yellow King ! Parce que j’avais plus envie de savoir ce qui allait arriver ou ce qui était arrivé, à Rust et Martin. Pourquoi ils en étaient là aujourd’hui, pourquoi ils ne se parlaient plus (là encore pour une raison somme toute banale !), est ce qu’ils allaient enfin pouvoir dépasser ce sentiment de mal être et de noirceur intérieure qui les bousillait tous les deux ? Bref, ce sont vraiment ces deux personnages et leur relation qui m’ont séduite dans cette série.

Bon j’avoue aussi qu’ils arrivent à nous faire flipper sans rien nous montrer (c’est évidemment ça qui fait le plus peur !). Ce Yellow King, et son petit sifflotement, restera l’un des « méchants » de série les plus traumatisants. Parce que certainement le pire qu’on puisse être en tant qu’humain, en considérant qu’il puisse avoir une once d’humanité, mais aussi le plus banal qui soit. Les méchants grandiloquents ont quelque chose de burlesque qui atténue la peur. Ici on a un psychopathe qui pourrait être notre voisin de palier…

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Ca n’est pas encore confirmé mais il y a fort à parier que la série sera renouvelée. Dés le départ on nous la présentait comme une anthologie, c’est à dire qu’un peu à la sauce American Horror Story, chaque saison aurait son histoire et son cast. De toutes façons on sait d’ores et déjà qu’il n’y aura pas nos deux compères au casting et en même temps le final clôture suffisamment pour qu’on n’ait pas envie qu’il nous délaie la sauce. Et pourtant, alors que justement je vous dis depuis le départ que j’ai plus été intéressée par la forme que par le fond, au final je trouve qu’il y a tout un tas de parts d’ombres non élucidées dans cette enquête, qui il faut bien le dire est un véritable imbroglio,  et du coup j’aurai bien aimé que la saison 2 creuse dans cette direction. Mais comment faire sans Rust et Martin ? Je n’en ai aucune idée… Et du coup je suis déjà furieusement curieuse de savoir à quoi tout cela va ressembler ! 🙂

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True Detective est une leçon de cinéma et prouve que le petit écran n’a plus rien à envier au grand. Il prouve même que tu peux faire de la qualité pendant 8 heures consécutives sans que le téléspectateur s’ennuie et sans avoir besoin d’une recrudescence de scènes d’action et des éléments qui font vendre habituellement tel que le cul et le sang (même s’il y a un peu des deux évidemment !).

En tous cas à mes yeux elle aura véritablement révélé McConaughey tellement loin de son image de beau gosse qu’au départ ça me gênait presque… J’ai vraiment envie de voir Dallas Buyer Club pour lequel il a été oscarisé pour voir si la prestation est aussi incroyable que celle qu’il nous livre dans la peau de Rust, l’un des personnages masculins qui me marquera certainement le plus.

En bref, je ne peux que vous encourager à voir ce petit bijou et de mon côté j’attendrai un peu, mais je regarderai à nouveau cette série avec plaisir parce que je suis persuadée que j’y décèlerai tellement plus de subtilités !

Well, once there was only dark. You ask me, the light’s winning.