Bold & Blind – Daredevil (1)

(à noter que comme tous les articles qui concernent une première ou une unique saison, celui ci est spoilerfree !)

Daredevil – Saison 1

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Matthew et Foggy sont deux jeunes avocats qui viennent tout juste d’ouvrir leur propre cabinet à Hell’s Kitchen, un quartier difficile de New York. Ils n’ont pas un sou, pas un client, mais toute la bonne volonté du monde.

Ce que Foggy ignore, c’est que sont associé et meilleur ami, à la nuit tombée, devient un justicier masqué. Ce serait d’autant plus improbable pour Foggy puisque Matt est aveugle depuis l’âge de 10 ans. Mais sa cécité lui a permis de développer bien d’autres dons.

Et lorsque les deux compères vont se retrouver à défendre Karen, ils vont découvrir une terrible machination qui met en péril leur ville. Ainsi, avocat le jour et justicier la nuit, Matt Murdoch va tout faire pour préserver sa ville et ceux qu’il aime.

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Le démon de Hell’s Kitchen

Daredevil pour beaucoup cela reste un film gnangnan avec Ben Affleck et Colin Farell en méchant ridicule… J’avoue que je n’en ai pas beaucoup de souvenirs et du coup je n’avais pas spécialement d’à priori sur cette série, si ce n’est que je suis raide dingue des séries adaptations de comics et que j’ai une confiance aveugle en Netflix.

Pourtant, après avoir vu le pilot de la série, j’ai mis du temps à regarder la suite. Je n’avais pas été déçue, mais pas non plus suffisamment emballée pour avoir envie de me jeter sur les autres épisodes.

Il faut dire que c’est d’ailleurs une spécialité Netflix, comme on n’a pas de diffusion périodique et que tous les épisodes sont à notre portée, ils n’ont pas un rythme classique des séries télé et n’ont pas besoin de faire des cliff de malade pour qu’on attende en trépignant l’épisode suivant.

D’ailleurs le rythme est grossièrement ce que l’on a le plus reproché à cette saison de Daredevil, mais une fois lancée dans le visionnage, ça ne m’a pas du tout dérangée.

Parce que pour une fois on a la construction d’un héros Marvel de façon intelligente. On découvre Matt qui a déjà ses ambitions de justiciers, mais qui n’est pas encore Daredevil. Et ça ne se fait pas en deux temps trois mouvements. Le personnage se cherche, se construit et prend des coups. Beaucoup de coups. Et il est appréciable d’avoir un héros « humain ». Qui certes encaisse mieux que le commun des mortels, mais qui n’a clairement pas les pouvoirs de cicatrisation de Claire Bennett (Heroes) !

Je crois que c’est vraiment ce qui m’a le plus plu dans cette série. On a tous les codes et les étapes de la fiction de super héros avec l’événement déclencheur, la révélation au meilleur ami, la fille qui n’en a que pour le justicier masqué, le méchant sans pitié, l’allier dans la police ou les médias… On retrouve tout cela, mais avec une vraie intelligence qui dépasse ce dont on a l’habitude. Parce qu’on laisse le personnage se construire, on lui laisse le temps justement et on ne nous encombre pas (pour le moment) avec des histoires à l’eau de rose (même si on se doute bien qu’il va y avoir un triangle amoureux). J’ai particulièrement apprécié aussi le fait que le masque de Matt lui cache suffisamment le visage pour qu’il soit vraiment méconnaissable (certes on n’a pas besoin de voir ses yeux, ça aide) et qu’il n’y ait pas vraiment de confrontation avec ses proches qui auraient pu nous amener à un de ces « mais comment font ils pour ne pas le reconnaître », spécialité des fictions de super héros qui a le don de m’agacer au plus haut point !

J’ai également beaucoup aimé les flashbacks parce qu’ils étaient intelligents. Première chose, ils n’étaient pas automatiques. On en a eu dans la majorité des épisodes, mais uniquement lorsque cela servait l’intrigue. S’ils concernaient principalement Matt, ils nous ont également été proposés pour la construction d’autres personnages. Et puis je les ai trouvés toujours intéressants et la plus part du temps très touchants. J’espère que cela pourra se poursuivre sur cette lancée dans la prochaine saison et que ça ne devienne pas juste un passage obligé et dont on a déjà fait le tour 100 fois comme dans Arrow.

Ce qui m’a plus aussi c’est qu’on n’a pas 50000 personnages et qu’ils ont tous une importance et un intérêt certains. Ils sont tous bien écrits et principalement le « méchant ». D’autant plus que justement on ne nous sert pas un ennemi différent à chaque épisode ! Wilson Fisk m’a beaucoup marqué et il est particulièrement bien interprété par Vincent D’Onofrio que je connaissais de New York Section Criminelle et que j’ai trouvé particulièrement méconnaissable dans la série ! Au départ, j’avoue que j’ai été mal à l’aise face à ce personnage, puis très vite fascinée. Je pense que c’est vraiment l’effet voulu.

Le reste du cast n’est d’ailleurs pas à la traîne. J’avoue qu’au départ, la seule actrice qui me tentait particulièrement était Deborah Ann Wolf parce que je suis toujours contente de retrouver une actrice de True Blood ! Mais finalement le personnage de Karen n’aura pas été le plus intéressant, loin de là et en personnage féminin, même si on ne la voit pas beaucoup, j’ai préféré celui de Claire, interprété par Rosario Dawson (Sin City, Sept Vies, Percy Jackson…).

L’acteur qui m’a particulièrement bluffée reste tout de même Charlie Cox. Parce que j’avais suivi de près l’annonce de Netflix qui souhaitait développer plusieurs franchises Marvel et quand j’ai vu que ce serait Charlie Cox qui interpréterait le justicier aveugle, j’étais plutôt déçue. Il faut dire que je le connaissais peu et qu’en plus je ne lui trouvais pas un charisme oufissime. Et c’est donc bien là que je me suis gourée puisqu’il est vraiment parfait dans le rôle. J’ai eu vraiment un coup de coeur pour cet acteur et je ne m’y attendais absolument pas.

Enfin, ce qui fait également la qualité de Daredevil c’est son esthétique. Certes à certains moments on peu lui reprocher d’être trop sombre. Pas dans l’ambiance, mais bien dans la luminosité de l’image. Néanmoins, les scènes d’action sont chorégraphiées au millimètre et absolument superbes. On n’est pas dans des bagarres où les coups sont lancés n’importe comment et atteignent leur cible par magie. Là on a un travail sur les scènes de combat que je n’avais pas vu depuis Banshee (dans un style bien différent évidemment). Je n’irai pas dire que Daredevil rejoint l’esthétique des Batman de Nolan, mais il en est clairement plus proche que de celles des autres séries Marvel ou DC qu’on trouve en ce moment.

Vous aurez compris, je suis bien contente d’avoir repris cette série dont je ne doutais pas de la qualité mais qui aura mis le temps à être visionnée. Je suis évidemment ravie qu’elle soit renouvelée et j’ai hâte de découvrir les autres adaptations Marvel de Netflix, Jessica Jones, Iron Fist et Luke Cage, d’autant plus que ce sont des personnages que je ne connais pas et que les séries seront liées entre elles.

Une série que je vous conseille donc fortement si vous aimez l’univers des super héros !