Catch is the New Feminism – GLOW (1)

 

GLOW – Saison 1

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Bienvenue dans le Los Angeles des années 80. Ruth est une actrice fauchée qui ne trouve pas de rôles intéressants et qui va se retrouver embarquée dans un projet un peu dingue : G.L.O.W – Gorgeous Ladies of Wrestling.

Avec ses nouvelles copines de galère, elle va devoir affronter les défis du quotidien et prendre le pouvoir sur le ring.

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Comme un combat inachevé

J’étais très excitée à l’idée de découvrir cette série. Parce que je trouve que monter une série dans l’univers du catch féminin était une excellente idée et parce qu’en plus sachant qu’on retrouvait la productrice de Orange is the New Black, je pensais vraiment qu’on allait transposer les personnages forts de la prison dans un autre environnement et une autre époque.

D’ailleurs on ne peut pas nier la volonté de parallèle entre les deux séries : une galerie de personnages féminins hauts en couleurs et tous plus différents physiquement, culturellement, socialement ; une sorte de huis clos ; et la première chose qui saute aux yeux, une héroïne qui n’en est pas une. Je n’ai pas arrêté de changer d’avis sur Ruth. Tantôt je l’ai trouvée touchante et mignonne, tantôt j’avais envie de la gifler. Comme Chapman, en fait. A la différence que les scénaristes de OITNB ont rapidement su se détacher de celle qui leur a permis de démarrer l’histoire, pour se concentrer sur les autres personnages. Ici on reste toujours accrochés à Ruth et on a une sensation de trop peu vis-à-vis des autres.

C’est dommage parce qu’on a de jolis personnages qu’on aurait aimé creuser. J’ai particulièrement apprécié Carmen. Fille et soeur de catcheurs professionnels, elle est à peu près la seule à savoir de quoi elle parle. Pourtant elle est enfermée dans un carcan de timidité et d’interdits familiaux qui en font un personnage vraiment touchant. Comme Sheila, étrange femme qui préfère se prendre pour un loup plutôt que de devoir sociabiliser avec ses semblables.
Quitte à s’inspirer de OITNB, j’aurai vraiment aimé qu’ils copient le schéma de focaliser un épisode sur un personnage…

En revanche, avec du recul, je me rends compte que les deux personnages principaux masculins, le réalisateur et le producteur, sont plus travaillés que les personnages féminins ! Alors qu’eux aussi partent sur une base bien stéréotypées – le macho loser et le gosse de riche – ils arrivent assez rapidement à donner un peu de profondeur.

Le sentiment de trop peu domine pendant une bonne partie de la saison. Parce que les idées sont bonnes, les thèmes sont intéressants et originaux. On sent un fort potentiel, mais on a l’impression que ça n’aboutit jamais vraiment.

Si le message est clairement féministe, j’ai eu l’impression qu’ils ne voulaient choquer / déranger personne. Et quand on veut faire plaisir à tout le monde, le résultat est malheureusement un peu trop lisse. L’émancipation féminine, les règles, l’avortement, l’adultère… Tous ces thèmes partaient de bonne manière, mais auraient vraiment mérité qu’on s’y attarde un peu plus longtemps.

Reste que le tout est quand même emballé dans l’atmosphère fun et colorée des années 80, avec la bande son qui va bien. Alors forcément, on fait défiler les 10 épisodes sans s’en rendre compte, d’autant plus qu’ils ne font que 30 minutes.

Et ça n’est qu’à la fin, qu’on a l’impression que ça démarre et qu’on en voudrait plus ! Je suis quand même positive à propos de cette série car elle a un potentiel qui ne demande qu’à être développé et je me souviens que j’avais eu un peu de mal avec Orange is the New Black à ses débuts. J’espère seulement que Netflix lui donnera la chance de s’épanouir avec une seconde saison car l’on sait qu’en ce moment ils ont plutôt tendance à couper l’herbe sous le pied de leurs séries !

Des bisous et une bonne journée !