Game of Thrones – 8×05 – Let it be Fear

Bonjour ! Voilà un article un peu en retard par rapport aux précédents… il faut dire qu’hier ma journée a été personnellement plus remplie que d’habitude et en plus je pense que j’avais besoin d’un peu de temps pour digérer tout ce que je venais de voir…

Avant de commencer, nul besoin d’insister sur le fait que c’est un article dont le but est de revenir sur mes impressions sur l’épisode, donc qu’il est forcément bourré de spoilers…

Je lis énormément de choses négatives sur les épisodes 4 et 5 depuis plus d’une semaine et je dois dire que je ne suis pas si dure avec la série. En fait les évolutions de personnages et de narrations ne me choquent pas tant que ça, c’est juste qu’ils n’aurait pas dû vouloir raccourcir la saison. C’est sûr que ça doit coûter une fortune à produire mais je ne m’en fait pas pour eux, ils ne sont pas perdants ! Si on a passé des saisons entières d’installation d’intrigues ou de psychologie de personnages ça n’était pas pour rien. Il faut que les décisions prises soient comprises. Et c’est vraiment ça qui manque cette saison. On n’a, par exemple, pas eu assez de moments intimes entre Jon et Daenerys pour que leur couple puisse paraître crédible. Tout est accéléré et par conséquent ça ne paraît pas toujours très naturel.

Par contre pour ceux qui s’insurgent de la folie destructrice de Daenerys, je pense qu’on peut quand même estimer qu’elle n’a jamais été un agneau ! Certes jamais dans ses proportions, mais il y a un paquet de crucifiés et de brûlés vifs qui peuvent témoigner qu’elle ne s’est pas réveillée comme ça un matin !

Mais reprenons donc les événements de ce cinquième et avant dernier épisode.

On a donc commencé par Varys… encore un exemple de narration accélérée un peu bâclée. Varys est manipulateur mais il est moins naïf que Tyrion. Plus tranchant aussi puisque pour nous faire avaler la pilule sur son exécution, on nous laisse entendre qu’il souhaite empoisonner la reine… On ne saura jamais si ses intentions étaient réellement pour le peuple, mais si l’Araignée était sincère, il valait mieux qu’il meurt plutôt que d’assister impuissant au massacre.

Comme ça a été le cas pour ce pauvre Tyrion qui aura tenté tant bien que mal d’éviter le bain de sang. Aussi bien pour le peuple que pour sa sœurette. Et finalement ça peut se comprendre. En tous cas sa scène, qui n’était pas sans rappeler celle où Jamie le libérait en fin de saison 4, d’adieux à son frère était très émouvante. Un gros point positif de cette saison sera d’ailleurs que les deux frères Lannister ont eu de très beaux moments ensemble. D’ailleurs Tyrion est le dernier de sa famille maintenant…

On peut d’ailleurs tout de suite parler de la mort de Cersei et Jaime. Si la semaine dernière je ne comprenais pas pourquoi Jaime quittait subitement le Nord, j’ai trouvé son combat pour venir au secours de Cersei légitime. Il l’a toujours aimée. Elle porte son enfant. Il était allé au Nord pour exercer son devoir de chevalier contre les Marcheurs Blancs, mais sa véritable fidélité va à sa famille. D’ailleurs Lena Headley a fait un travail formidable dans cet épisode. Au départ elle reste impassible à sa fenêtre, cherchant à se persuader qu’elle ne craint rien du haut de son Donjon Rouge. Elle est aveugle à ce qu’il se passe réellement et semble totalement anesthésiée. Et puis petit à petit, la carapace se fendille. Elle ne pète pas les plombs mais s’humanise enfin pour révéler totalement sa vulnérabilité lorsqu’elle retrouve son Jaime. J’en étais arrivée à ne plus vouloir la voir mourir. A ne plus vouloir que Jaime la trucide et j’ai finalement accepté avec un pincement au cœur mais beaucoup de compréhension cette mort commune, enlacés. Leur storyline dans la série a commencé en haut d’une tour, elle s’est terminée au pied d’une autre… Et je remercie d’ailleurs les scénaristes de ne jamais les avoir faits s’embrasser pendant leurs derniers instants. Ils n’étaient plus des amants, mais les jumeaux Lannister, unis jusque dans la mort, nés ensemble, morts ensemble.

Et puis l’on peut quand même rendre hommage à Euron Greyjoy qui aura bien été le seul à me faire rire dans cet épisode. On ne saura jamais s’il avait compris qu’il n’était pas le père du bébé, mais en tous cas il a su partir avec le panache qui l’a caractérisé à chacune de ses apparitions.

Ceux qui ont cruellement manqué de panache, c’est quand même la Golden Company ! Certes ils n’avaient pas pu emmener leurs éléphants (qui dans la panique auraient plus faits de dégâts qu’autre chose) mais alors je les ai trouvés vraiment décevant. On nous les tease depuis je ne sais plus combien de saisons pour finalement nous présenter une armée qui n’est pas vraiment impressionnante et qui se fait cramer comme un feu de paille.

En fait le choc de cet épisode réside finalement dans l’absence totale de réel combat. Dans toutes les batailles qu’on a eu dans cette série, on avait deux armées qui s’affrontaient. Ici on aura finalement juste eu Drogon et son souffle meurtrier – d’ailleurs je me suis demandée comment il rechargeait les batteries ou faisait le plein de carburant… Comme Jon, Tyrion et Davos, on assiste impuissant à un massacre qu’on n’aurait pu prévoir mais qu’on ne pouvait imaginer aussi destructeur. J’ai commencé par me dire qu’attaquer les armées à l’extérieur était logique, tout en regrettant qu’elle n’en ait pas fait autant contre les Marcheurs Blancs…

Le face à face entre les hommes menés par Jon et Grey Worm et les Lannister était lui aussi extrêmement étouffant et le miroir de ce qui se passait dans les airs. Les cloches auraient dû calmer Daenerys qui avait gagné la guerre. Les armes jetées au sol auraient dû être respectées par le général des Immaculés.

Et c’est alors que démarre le massacre des habitants de Port Real. Hommes, femmes, enfants, tout le monde y passe sans distinction (et l’on peut supposer qu’il y a dû y avoir un paquet de Dothrakis, d’Immaculés et de Nordiens dans le lot). La rage aveugle de Daenerys est d’autant plus éberluante qu’elle aurait tout à fait pu aller attaquer directement Cersei dans sa tour. Au lieu de cela elle prend la décision de s’en prendre à un peuple qui ne l’aimait pas, mais dont les rescapés ne risquent pas de lui pardonner. La boucle est bouclée, la fille du roi fou a honoré son héritage.

Et pour tous ceux qui y voient du sexisme dans le fait que les femmes – que ce soit Cersei ou Daenerys – virent hystériques lorsqu’elles ont le pouvoir, personnellement je ne vois pas du tout cela comme ça. On peut très bien considéré qu’on fait du sexisme parce qu’on en voit partout… ma phrase n’est pas claire, mais ce que je veux dire c’est que je ne m’estime pas sexiste et du coup je vois Cersei et Dany pour des entités à part entière et non pas pour des symboles englobant toutes les femmes. A ce compte là que fait-on d’Arya ? Daenerys est selon moi bien plus guidée par l’inné et l’acquis que par ses hormones. Mais il semblerait que je ne veuille plus voir les défauts de Game of Thrones pour profiter au mieux des derniers épisodes qui nous sont donnés de voir.

J’avoue aussi que je n’ai pas eu de la peine que pour les habitants de Port Real, mais aussi pour la ville en elle-même. Voir ces bâtiments se faire démolir ainsi ça m’a pincé le cœur. D’ailleurs je me pose la question de savoir si on a vu le Trône de Fer. Parce qu’avec tout ça, il y a quand même moyen qu’il ait été détruit lui aussi !

Mais il faut bien reconnaître que cette apocalypse a été l’occasion d’une cinématographie à couper le souffle. Je garderai longtemps en mémoire le Clegane Bowl. On l’attendait depuis longtemps. Je me doutais que l’issue serait fatale pour les deux frères et je me suis plutôt réjouie que Quiburn en soit la victime collatérale, tué par sa créature.
Sandor aura été un personnage brut et honnête jusqu’au bout. Allant jusqu’à se sacrifier pour débarrasser Westeros de ce frère qu’il a toujours haï. Il sauve par là même une dernière fois la vie d’Arya qui ne s’en serait pas sortie si elle l’avait suivi. La scène était magnifique mais le « clin d’œil » à Oberyn Martell m’a quand même fait me cacher derrière mon oreiller… 😛

Et puis il y a eu cette fuite d’Arya pour nous faire vivre au plus près la panique et l’horreur de la population. Une scène où je suis restée en apnée et où j’ai eu l’impression de voir les derniers instants de Pompei. La symbolique du cheval de la petite fille renvoyant à cette scène totalement surréaliste où Arya retrouve ce cheval blanc. Arya nouveau cavalier de l’Apocalypse ? Il semblerait bien que la jeune fille ait encore une couronne à abattre…

Il ne nous reste donc plus qu’un épisode. 1h20 qui passeront bien trop vite et où l’on trouvera à nouveau que tout est bien trop bâclé, parce que franchement après cet épisode, comment tout boucler aussi vite.
Si l’on suit la logique des choses, Dany devrait donc être empêchée de nuire par Arya et Jon porté malgré lui sur le trône et épaulé par ses sœurs/cousines et très certainement par Tyrion qui ne devrait plus pouvoir écouter sereinement une cloche sonner. Une fin qui ne serait donc pas vraiment surprenante en elle-même et qui devrait agacer ceux pour qui GoT se doit d’être surprenant. Moi personnellement ça m’irait bien… mais en même temps je ne demande qu’à être surprise !

Un dernier épisode que j’attends donc avec impatience et que je ne redoute que parce qu’il sera le dernier… 😦

PS : ça ne vous dit rien cette image ? 😛