Tout à une fin, alors profitons ! – Six Feet Under

Article garanti sans spoilers

Bonjour à tous !

Voici un article qu’il m’est un peu difficile d’écrire… J’ai remarqué que lorsque je dois revenir sur une série complète, regardée après coup, j’ai toujours un peu du mal. Parce que j’ai passé beaucoup de temps consécutivement avec les personnages et que d’écrire cet article, c’est un peu comme devoir leur dire au revoir. C’est pour cela que je n’ai toujours rien écrit sur Gilmore Girls !

Mais comme je sais que je ne suis pas la seule à ne pas avoir vu Six Feet Under, je me dis qu’il serait peut être bien de vous encourager à faire comme moi et à la regarder. 🙂

Lorsque Nate Fisher rentre à Los Angeles pour passer Noël en famille, il ne s’imagine pas à quel point sa vie va être chamboulée.
Son père qui vient le chercher à l’aéroport décède dans un accident de voiture. Et pourtant les Fisher sont habitués au deuil puisqu’il s’agit du business familial. Mais entre tenir une entreprise de pompes funèbres et être confrontés soit même à une telle perte, ça n’est pas pareil.
Nate va devoir venir épauler sa mère, son frère et sa petite sœur, alors qu’il s’était juré de ne jamais suivre le modèle paternel…

Origine : 🇺🇸 HBO – 2001 > 2005
Série terminée

Six Feet Under est une série que j’ai eu envie de découvrir il y a déjà 10 ans et j’avais d’ailleurs regardé le premier épisode à ce moment là. Probablement parce que je devais être entre deux saisons de Dexter ou parce que c’était une série d’Alan Ball, créateur également de True Blood. Quoi qu’il en soit, je n’ai pas spécialement accroché à la famille Fisher et je ne suis pas allée plus loin. Mais depuis, la sériesaddict que je suis n’a pu s’empêcher de regretter ce manque à ma culture et c’est pendant le confinement et grâce/à cause du Bingo Séries de Shipou que Enid m’a fait parvenir un article sur Six Feet Under, réveillant en moi l’envie de voir la série.

Aidée par le confinement, et par la raréfaction des épisodes inédits, j’ai téléchargé l’intégralité de la série et ai mis le nez dedans sans trop y croire… Il m’aura fallu un petit mois pour dévorer les 63 épisodes des 5 saisons de Six Feet Under !

La première chose qu’il faut savoir, c’est que la série n’a pas vraiment vieilli. Ca me faisait un peu peur parce qu’elle a quand même quasi 20 ans, mais ni dans le propos, ni dans l’esthétique, ça ne m’a dérangée. Et on était déjà bien sur HBO car question nudité, sexe, drogue, gore, si ça n’est pas le propos principal, on ne nous a quand même pas épargné grand chose ! lol

Par contre du coup c’était très drôle parce qu’on croise énormément de visages connus. D’acteurs qui ont fait de la quasi figuration dans la série et qui aujourd’hui ont des rôles bien plus importants : Justin Theroux, Kathy Bates, Peter Facinelli, Ricardo Antonio Chavira, Grant Show, Chris Messina, Dean Norris, Sandra Oh, Michael Cudlitz, James Pickens Jr, Zachary Quinto, Josh Radnor, Silas Weir Mitchell ou même Lana Parilla ! C’est vraiment le genre de choses que j’aime beaucoup quand je découvre des séries qui ont déjà quelques années. Ca m’avait beaucoup amusée avec Gilmore Girls et The OC, mais là c’était vraiment un festival !

De la même manière, que Six Feet Under n’est pas une série déprimante. Oui la mort est présente à chaque épisode, dramatique, ridicule, parfois même drôle… Et les Fisher ne traversent pas que des moments joyeux, loin de là. Mais Six Feet Under est avant tout une série qui porte un message positif : celui de profiter de la vie car l’issue est toujours la même.

Mais finalement ce qui m’a le plus plu dans la série et qui a fait que j’ai enchaîné les épisodes si vite, c’est bien évidemment les personnages. D’ailleurs c’est très drôle de voir à quel point, mon opinion sur chacun d’eux a évoluer au fil des saisons, mais le fait d’avoir tout regardé d’une traite me donne l’impression d’avoir changé d’avis à une allure folle.

Comme je vous le disais on suit tout d’abord Nate… Nate ça a été mon préféré des débuts, d’autant que ça me faisait très bizarre de découvrir un Peter Krause jeune alors que je ne l’ai connu que dans 9-1-1 ! Nate c’est l’esprit libre, celui qui rejoint le business familial contre son gré, qui n’a pas de très bons rapports avec le reste de la famille, le sportif bobo… et à travers lui on va découvrir Brenda (Rachel Griffiths – Brothers & Sisters), jeune femme qu’il rencontre dans l’avion et qui n’aura de cesse de le challenger. Mais Brenda c’est aussi la fille de psychiatres, une enfance bien particulière et un frère Billy (Jeremy Sisto – Suburgatory, FBI…) à la fois attachant et imprévisible.

Nate est donc au départ tout l’inverse de son frère David. David c’était le fils parfait. Celui qui a pris très à cœur de reprendre l’activité paternelle, qui vit dans l’appartement attenant à la maison familiale – et donc à la maison funéraire, qui accompagne Maman à la messe tous les dimanches et veut devenir diacre… si ce n’est que David est aussi homosexuel et n’assume absolument pas de faire son coming out auprès de sa famille. Ce qui a tendance à terriblement frustrer son petit ami Keith. Michael C. Hall (Dexter) est vraiment extraordinaire dans ce rôle, bien meilleur pour moi que celui du célèbre tueur. Dans les premiers épisodes, David me mettait très mal à l’aise dans son obsession du boulot de croque mort et en plus je le trouvais vraiment antipathique. Mais il est très vite devenu mon personnage préféré et très certainement celui dans lequel je me suis le plus retrouvée…

La troisième de la famille, c’est Claire, l’ado rebelle et artiste en devenir. Elle a un goût prononcé pour les drogues en tous genres et pour les mauvais garçons. Elle en veux à ses frères d’être plus âgés qu’elle et de ne pas avoir beaucoup d’intérêts en commun. Elle en veut à sa mère qu’elles soient toutes deux si différentes. Au début elle est clairement assez pénible, mais finalement c’est un personnage que j’ai apprécié parce qu’elle permettait de sortir aussi du contexte des pompes funèbres.

Et puis il y a Ruth, la mère, la veuve… Finalement je connaissais surtout Frances Conroy pour ses différents rôles dans American Horror Story, donc c’était plutôt cool de la retrouver ici dans un drama, en mère de famille qui va surtout chercher à trouver sa place parmi ses enfants, mais surtout dans son veuvage. On peut clairement dire qu’elle – comme ses gosses en général – a vraiment le don de se trouver des mauvais partenaires de vie, mais c’est aussi en ça qu’elle est attachante. Ruth m’a souvent émue et est probablement le personnage qui a été le plus exploré de la série ou qui tout du moins a pu aller sur des registres peut être plus variés que les autres.

Parmi les personnages principaux, on retrouve aussi Rico (Freddy Rodriguez – Ugly Betty) le thanatopracteur de l’entreprise qui est très attaché aux Fisher mais a aussi pas mal d’ambitions personnelles, poussé notamment par sa femme Vanessa (Justina Machado – Jane the Virgin, One Day at a Time…). Je dois avouer que l’évolution de Rico est peut être celle que j’ai le moins aimée de toute la série…

Mais justement, à travers l’exemple de Rico, ça me permet d’aborder – sans spoiler et ça c’est le plus dur – quelque chose qui m’a surpris mais qui fait la qualité de Six Feet Under et son originalité.

Six Feet Under n’est pas mon premier drama, vous vous en doutez et il faut reconnaître qu’il y a bien souvent des ressorts scénaristiques communs aux différentes histoires. Pas nécessairement dans le happy ending, mais dans l’évolution des personnages, dans leurs rapports entre eux, leurs décisions… à plusieurs reprises je me suis dit « mais pourquoi les scénaristes ont fait ce choix ? » et à chaque fois finalement je me suis répondue la même chose « parce que dans la vraie vie ça aurait été comme ça ».

La série reste très fictionnelle, mais je trouve qu’au niveau des relations entre les personnages il y a quelque chose qui est absolument VRAI. C’est assez compliqué à décrire, mais c’est vraiment ce qui a fait pour moi toute l’importance de la série.

Et c’est aussi la raison pour laquelle la fin de Six Feet Under est aussi parfaite. Je vais pas vous cacher, que c’est en partie pour la réputation du final de la série que j’ai eu aussi envie de la découvrir. Je n’ai jamais vu une fin aussi encensée et pour laquelle en plus je ne m’étais jamais faite spoiler ! La curiosité était trop forte. Et ce dernier épisode a d’ailleurs été plus d’une heure de montagnes russes. Parce que la dernière saison en elle-même est déjà bien plus riche en émotions que les autres. Alors forcément quand on arrive au dernier, on se demande comment ils vont aller plus loin. Et puis on ne peut pas encore imaginer pourquoi la fin est aussi plébiscitée auprès des fans de séries. Et c’est là qu’on comprend que tout est dans l’attachement aux personnages. Et si j’ai été dévastée par les larmes alors que finalement je ne les connaissais que depuis un mois, je n’imagine pas ce que ça a dû être pour les fans qui suivaient la série depuis 5 ans !

Je suis donc vraiment ravie d’avoir pu mettre à profit ce ralentissement des diffusions pour voir une série dont le nombre d’épisodes à rattraper me faisait un peu peur mais qui s’est finalement révélé tout à fait faisable et plutôt rapidement. Je n’ai peut être vécu qu’un mois aux côtés des Fisher, mais je pense que j’ai pris conscience de beaucoup de petites choses en regardant cette série qui ne sont pas prêtes de me quitter.
C’est donc clairement un rattrapage que je vous encourage à faire si comme moi vous étiez passés à côté de Six Feet Under !

Et de mon côté je vais essayer de garder en moi le plus longtemps possible ce sentiment de Carpe Diem qui m’a portée pendant tout le visionnage. Une philosophie qui en plus résume plutôt bien mon été… est ce que j’ai lâché prise grâce à Six Feet Under ou est ce que c’est un concours de circonstances ? Qu’importe, c’est le bonheur ressenti tout au long du chemin qui compte !

Bonne journée !

Série vue dans le cadre du Challenge Séries 2020
(dont le programme doit être revu prochainement)