L’homme qui regardait la nuit – Gilbert Sinoué

Souvenez-vous, je vous avais bassiné avec le fait que suite à mon TTT sur les romans que je n’avais pas pu terminer, Gilbert Sinoué himself était venu commenter mon article et avait échangé quelques emails avec moi. Déjà à ce moment là, j’étais hyper touchée, d’autant plus que je n’avais pas été très sympathique avec Le Souffle du Jasmin.

Il y a quelques semaines, celui ci est revenu vers moi pour avoir une adresse où m’envoyer son nouveau roman, pas encore sorti ! Je ne vous dis pas la joie quand je l’ai eu entre les mains, ce qui tombait plutôt bien puisque je venais juste de terminer ma précédente lecture et j’ai pu enchaîner directement.

Une belle couverture bleue et un gentil message à l’intérieur… Un roman qui vous fait voyager bien loin de notre quotidien.

 

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Theophane était le genre d’homme à qui tout réussit : éminent chirurgien cardiaque à Paris, il avait tout pour être heureux. Et pourtant, des événements ont fait qu’à la quarantaine passée il décide de tout plaquer pour devenir médecin de famille sur la petite île grecque de Patmos. Là, entouré de son ami Dimitri, de son fils Taymour, de ses patients et des Vassili, les nouveaux venus sur l’île, il va tenter d’exorciser les démons qui le pourchassent et qui l’ont fait choisir l’exil.

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Le silence des étoiles

Voici un roman dans lequel on se plonge tout de suite. Dés les premières pages, j’ai aimé me promener aux côtés de Theophane sur les routes de cette île grecque. Les îles grecques d’ailleurs, j’ai toujours rêvé d’y aller et me retrouver immergée dans cet univers a conforté mon envie.

J’ai donc aimé l’atmosphère et le cadre général du roman.

Pour ce qui est des personnages, je les ai trouvé touchants, on s’y attache très rapidement, ils sont vrais. Dans le sens où ils ont évidemment leurs fêlures (plus importantes que le lambda pour que ça soit intéressant), mais où ils ne sont pas non plus des êtres sortis de nulle part et vivants dans leurs souffrances et leurs névroses. Ils ont leurs moments de joies et de faiblesses et c’est vraiment ça qui m’a plu.

Et puis par dessus tout, j’ai aimé la patte de Gilbert Sinoué qui ressort de ce roman. Il le dit lui même, il s’est aventuré sur un terrain inconnu en sortant de ses romans historiques. Mais si d’habitude il se sert d’histoires « personnelles » pour raconter la grande Histoire, il n’a tout de même pas pu s’empêcher de glisser l’Histoire dans son histoire… Je sais que dit comme ça, ça n’est pas clair. Mais j’ai aimé en apprendre plus sur Patmos et sur sa dimension religieuse, sur l’histoire récente de la Grèce que je ne connais absolument pas, et puis Theophane est d’origine égyptienne (comme Sinoué) et bien sûr il y a ces parenthèses, ces souvenirs emprunts de la nostalgie de ce pays, de son histoire récente et de son évolution. Chassez le naturel, il revient au galop et c’est ça qui fait l’intérêt du roman et l’épaisseur des personnages.

D’ailleurs, je me suis reconnue dans certaines réflexions. Le déracinement, l’appartenance à un pays qui ne vous reconnait pas, la nostalgie d’une culture qui s’efface. Ca me touche personnellement et même si c’est un élément tiers du roman, ça m’a forcément marquée.

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J’ai aimé aussi le twist final. Evidemment je m’en étais doutée au tournant d’une page, un peu avant. Mais j’aime ces révélations qui vous font remonter en sens inverse tout le roman pour déceler les indices qui auraient pu nous y mener plus tôt.

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Enfin, le seul reproche que je pourrai faire à ce roman, c’est qu’il aurait pu être plus long. Je vous passe le fait que j’adorerai une suite même si cela n’aurait peut être pas un intérêt énorme. Mais les personnages faisant des projets, on aimerait pouvoir les suivre encore un peu.
Je vous passe aussi le fait que j’adorerai avoir un préquel sur l’enfance de Theo ou un spin off sur la vie de Béba (Séries Addict sort de ce corps !!!).

Mais au final ça reste un roman court, qui se lit beaucoup trop vite et l’on se dit que certains passages auraient pu être étoffé pour que le plaisir de lecture dure plus longtemps, pour que certaines choses arrivent moins vite, peut être un peu plus naturellement.

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J’ai refermé le roman et je l’ai immédiatement prêté. Et j’espère qu’il plaira, qu’il vous plaira autant qu’il m’a plu.

Il m’a peut être aussi touchée parce que c’est ma tante, décédée l’année dernière, qui m’avait fait découvrir Gilbert Sinoué et parce que je sais pertinemment que c’est une histoire qui lui aurait plu.

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Une chose est sûre, si je ne sais pas quand est ce que je terminerai le Souffle du Jasmin, j’ai très envie de relire L’Egyptienne et La Fille du Nil et de découvrir les romans de l’auteur que je ne connais pas encore.

Et bien sûr je vous conseille vivement d’aller vous perdre sur les chemins rocailleux de Patmos, vous vous y plairez, c’est sûr !