Article garanti sans spoilers
Bonjour à tous ! Me revoici avec un article sur une série que j’ai mis le temps à voir mais qui est vraiment un petit bijou !

Mary est une jeune fille qui a vécu ballottée de famille d’accueil en famille d’accueil et qui n’est pas très stable. Alors le jour où elle porte plainte pour viol, police et administration ne peuvent s’empêcher de mettre en doute sa parole.
En parallèle, les similitudes dans leurs enquêtes poussent les enquêtrices Rasmussen et Duvall à collaborer pour se lancer à la poursuite d’un violeur en série.
Origine : 🇺🇸 Netflix – 2019
Mini Série
Lorsque la série a été mise en ligne à la mi septembre, j’ai très rapidement regardé le premier épisode. Mais celui-ci m’a tellement mise mal à l’aise que je ne suis pas arrivée à enchaîner avec le second épisode.
Ce premier épisode ne nous montre que l’histoire de Mary, une post ado pas très bien dans ses baskets et pas franchement attachante. On la découvre au moment où elle fait sa première déposition après avoir été violée chez elle pendant de nombreuses heures. Et pendant tout l’épisode, elle va devoir raconter encore et encore son calvaire, dans un environnement froid et impersonnel. J’ai vu des dizaines de séries bien gores, aucune ne m’a jamais mis la nausée comme cet épisode. La démonstration du calvaire que représente le dépôt de plainte pour quelqu’un qui est une victime, c’est juste abjecte.

Et c’est bien là qu’est tout l’intérêt de la série. Parce qu’il s’agit d’une histoire vraie, mais au fond ça n’est pas tant le suspens sur l’identité du coupable ni réellement la psychologie des personnages, qui est au cœur de cette histoire. Ce qui compte dans Unbelievable c’est la façon dont se déroule une enquête pour viol aux Etats Unis. La façon dont on traite les victimes, les difficultés que rencontrent les enquêteurs et la justice…

C’est pour ça que j’ai fait un blocage qui finalement s’est avéré inutile. Parce qu’après le premier épisode, je pensais vraiment qu’on allait se concentrer pendant les 7 épisodes suivants sur Mary qui s’empêtre dans ses emmerdes, dans ses mensonges et dans ses difficultés de sociabilisation parce qu’elle a un profil jugé « unbelievable ». Entre le titre et cet épisode, je pensais vraiment qu’on se dirigeait par là et je n’étais pas prête à revivre 7 épisodes comme le premier.

En fin de compte, les épisodes suivants ne sont pas moins forts émotionnellement, mais sont plus variés et portent quand même une certaine part d’optimisme. On fait la connaissance des deux enquêtrices qui sont interprétées par deux actrices que j’aime beaucoup : Toni Collette (Muriel, United States of Tara, Wanderlust…) et Merritt Wever (Nurse Jackie, The Walking Dead…). L’histoire de Mary passe en fil rouge. L’enquête se poursuit sans elle – elle s’est rétractée – mais l’on peut continuer de voir les conséquences sur sa vie à la fois du viol mais aussi de son mensonge.

Les femmes tiennent un rôle vraiment prépondérant dans cette série. Les victimes, les enquêtrices, les mères d’accueil, la psychologue… C’est peut être un peu réducteur, mais on a vraiment l’impression que le viol est une affaire de femmes. Les hommes ce sont les bourreaux, les flics qui se foutent de leur interlocutrice et mettent leur parole en doute, les petits harceleurs du quotidien, les ordures qui ne seront jamais attrapés… Heureusement que dans le dernier épisode il y a une scène forte avec un personnage qu’on n’avait quasiment pas revu depuis le début. Ça permet quand même de nuancer le propos.
Et c’est plutôt amusant – triste en réalité – de se dire qu’au final, les hommes « biens » ceux qui ne sont ni pourris ni violeurs, sont totalement accessoires. On a les assistants, le stagiaire, les maris… ce sont des soutiens, des personnages secondaires. Comme le sont en temps normal les femmes dans les séries dites policières ou thriller ! Et le fait que ce soit une femme qui soit à la tête de la série n’est pas non plus un hasard.
Finalement ce que j’ai beaucoup aimé avec Unbelievable, c’est qu’on n’a pas une série « spectacle ». On a une histoire vraie, avec des personnages qui manquent parfois de sympathie mais qui sont crédibles. Avec des scènes qui montrent la réalité crue. Et c’est le fait que tout cela soit totalement réaliste qui fait la force de la série. Évidemment, c’est basé sur une histoire vraie, mais ça n’aurait pas été la première fois qu’on en rajoute pour que ça soit plus « cinématographique ». Quand on a une série historique, il y a toujours ces moments où l’on sent bien que ça ne s’est pas passé comme ça, mais que ça favorise le drama. Ici on n’a pas spécialement les clés pour savoir ce qui est vrai et ce qui est romancé, mais rien n’est de trop. L’histoire est sobre et se suffit à elle même dans cette horreur du quotidien. Même si la relation entre Duvall et Rasmussen est vraiment très intéressante.
Je suis contente d’avoir dépassé ce malaise ressenti lors du premier épisode parce que j’ai finalement dévoré les 7 autres très rapidement, avec ce sentiment d’urgence qu’il fallait qu’elles trouvent le coupable et qu’il fallait que Mary s’en sorte.
Ça n’est pas la série la plus gaie qui soit, mais c’est tout de même une série à voir. Et puis je trouve néanmoins qu’il y a beaucoup de positif dans cette histoire et on l’a termine dans un tout autre état d’esprit qu’on la commence. Je vous la recommande donc vivement !

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