That’s Life – Fleabag

Article garanti sans spoilers

Bonjour à tous ! Voici un article qui aurait pu être en ligne jeudi dernier, mais je ne sais pas si ce sont mes événements personnels ou l’impact que la fin de la série a eu sur moi, mais j’ai été totalement incapable d’écrire l’article. J’avais besoin de digérer, de faire le point et d’être capable d’écrire quelque chose qui rendrait suffisamment justice à la qualité de cette série.

Nous suivons les tribulations d’une trentenaire qui enchaîne les galères. Entre un café qu’elle se retrouve à gérer toute seule, une vie amoureuse mouvementée, une sœur en apparence parfaite, un père distant et une belle mère bitchy, elle semble toucher le fond. Mais ne dit-on pas que c’est le seul moyen pour remonter ?

Origine : 🇬🇧 BBC Three – 2016 > 2019
Série terminée
2 saisons – 12 épisodes

Je me souviens très bien lorsque j’ai vu la première fois l’affiche où elle fait une tête de désespérée avec le maquillage qui a coulé… Et franchement le perspective de suivre une nana en mode auto destruction, ça ne m’a pas du tout, mais alors pas du tout tentée. Jusqu’à ce que je commence à regarder Killing Eve, à tomber raide dingue de cette série et à découvrir que sa créatrice, Phoebe Waller-Bridge, était aussi celle de Fleabag. Le fait de n’en entendre que du bien, que Bigre m’encourage fortement à la regarder, et qu’elle raffle tous les prix, n’a été que la cerise sur le gâteau et je ne pouvais pas ne pas la faire figurer dans mon Challenge Séries 2020 !

En l’espace de 3 jours – et encore j’ai vraiment essayé de faire durer le plaisir – j’ai donc dévoré les 12 épisodes de la série…

Et je me retrouve bien embêtée pour vous en parler parce que je n’en savais pas grand chose à part « c’est trop bien » et c’est aussi peut être ça qui m’a tant plu. Je n’ai pu qu’aller de surprises en surprises et c’était trop bon !

D’abord, je voudrais vous prévenir – parce que moi j’ai failli – Fleabag n’est pas une série que je vous conseillerai de regarder avec vos parents ou des gens avec lesquels vous ne vous sentez pas à l’aise (non pas que je ne sois pas à l’aise avec mes parents… mais bon vous allez comprendre)… L’héroïne dans la première saison vient de vivre un drame pour lequel elle est en plein déni et est dans un processus d’auto-destruction qui passe notamment par sauter sur tout ce qui bouge… La première scène donne le ton, mais entre le contexte et le vocabulaire, pas sûre que vous ayez envie de regarder ça avec votre grand mère sur le canapé… 😁

Évidemment, la série est très drôle. C’est de l’humour trash à la britannique et je suis vraiment cliente. D’autant qu’on a une galerie de personnages loufoques à souhait.

Mais bien sûr, ce qui fait tout l’intérêt et la différenciation de Fleabag c’est son héroïne. Première surprise, on est dans un cas de figure où elle brise le 4ème mur en s’adressant très souvent à nous. Je dois dire que c’est un parti pris que je n’aime généralement pas. Et pourtant ici ça marche très bien. D’abord parce que c’est très souvent un ressort humoristique et parce que ça permet aussi de gagner du temps. Elle nous présente brièvement les personnages qu’elle est sur le point de rencontrer et ça évite de devoir les introduire par des situations ou des dialogues. Ce choix scénaristique est aussi à l’origine de toute l’émotion ressentie à la conclusion de la série et je dois dire que je n’en suis pas tout à fait remise !

Ce qui est perturbant et finalement une grande forcé aussi pour la série, c’est l’universalité des personnages. On ne connaîtra jamais le prénom de l’héroïne mais c’est le cas de beaucoup des personnages. Au départ c’est très frustrant, mais finalement on comprend bien que c’est parce que la série délivre un message plus général qui nous concerne toutes et tous. Enfin surtout si on se retrouve dans le personnage ce qui est beaucoup mon cas !

Ce qui m’a finalement le plus scotchée avec cette série, c’est l’évolution entre les deux saisons. La première est vraiment là pour nous présenter le personnage principal et son entourage proche. Pour assister aussi à sa descente aux enfers et en comprendre les raisons. Mais quand on a touché le fond, une simple impulsion et on ne peut que remonter… Et c’est ce qui arrive dans la saison 2 qui est vraiment un pur bijou. Fleabag a beaucoup changé – tout en restant celle qu’on adore – et on assiste à la fois à sa rédemption dans ses rapports avec sa famille, dans ses histoires sentimentales – même si elle ne choisit pas la facilité – et surtout dans son histoire avec elle-même. Et c’est ça finalement qui est le plus bouleversant.

Ça et le fait qu’elle craque sur un prêtre catholique interprété par un Andrew Scott (Sherlock) que je n’avais jamais trouvé aussi sexy !!!

Parce que oui, la série est truffée de visages connus : Olivia Colman (Broadchurch, The Crown...), Brett Gelman (Go On, Stranger Things…), Ben Aldridge (Pennyworth), Fiona Shaw (Killing Eve) et même un petit rôle de Kristin Scott Thomas que j’ai beaucoup apprécié !!!

Je n’approfondirais pas trop sur le pourquoi du comment cette seconde saison m’a tant bouleversée, mais j’y ai autant ri aux éclats que pleuré comme une madeleine, ai été émoustillée au possible et envahie d’un bonheur rarement ressenti. Mais au final ces 12 épisodes m’ont laissée totalement vidée, peut être parce que j’avais justement trop ressenti. C’est difficile à expliquer mais c’est aussi pour de telles émotions qu’on aime à la folie certaines séries.

En tous cas elle fait clairement partie des séries qui me marqueront longtemps et que je me dois de revoir. Et Phoebe Waller-Bridge va rester dans mon collimateur ! Je vais certainement regarder le prochain James Bond pour lequel elle a collaboré au scénario, je vais attendre avec impatience la saison 3 de Killing Eve et surveiller avec attention l’arrivée de Run, sa prochaine série pour HBO !

Bonne journée !